- 26 juillet

Terminés les ... moustiques !
Hier, en quittant Pavia, ses rives du Tessin et sa région marécageuse, je laissais aussi, avec joie, ses nuées de moucherons et de moustiques. Quelle odieuse compagnie ! :
Ça commence, apparemment, par "zzz" et ça se termine irrémédiablement par " Aie ! Le c.. ! Il m'a piqué !"

Depuis mon départ, je n'ai croisé, ni partagé un bout de chemin avec aucun pèlerin. La Via Francigena ne serait-elle pas qu'un leurre ?

En arrivant ce matin à Orio-Litta mes doutes ont été levés.
J'ai trouvé dans le livre d'or de l'abri du pèlerin (dortoir que la mairie met à disposition des marcheurs-pèlerins), le passage, hier, de deux Espagnols, d'un Français et d'un Polonais. Le chemin que j'emprunte n'est donc pas un mirage.

Mirage qui, après une trentaine de kilomètres parcourus, avec un sac de plus de 15 kilos et sous une chaleur suffocante (38 degrés à Pavia), vient fréquemment hanter l'esprit du marcheur.

Mirage persistant depuis lundi. Si ma première semaine de marche était volontairement solitaire, depuis ce carrefour que constitue la petite ville de Vercelli,la rencontre avec des pèlerins était légitime. En effet, c'est ici que se rejoignent les pèlerins des deux voies. Celle du sud, venant de Briançon, passant par le Mont-Genèvre et Turin; celle du nord, franchissant le col du Grand St Bernard que j'ai rejoint à partir de la vallée d'Aoste.

Me voilà rassuré; des pèlerins fréquentent cette voie : à défaut de les avoir vus ou sentis (c'est ça aussi un pèlerin !), je les ai lus. Avec eux tous, nous sommes des errants, continuant à chercher Dieu, allant à l'encontre de cette prétention de l'avoir trouvé, d'en avoir fait le tour et d'être installé ... ?


"Sans cesse tenté de m’installer,
Tu me demandes de marcher en espérance vers Toi, le plus haut sommet dans la gloire du Père.
Créé par amour, pour aimer, fais, Seigneur, que je marche, que je monte, par les sommets vers Toi, avec toute ma vie, avec tous mes frères, avec toute la création, dans l’audace et l’adoration. Amen."
(extrait de la "Prière du pèlerin de la montagne" du chanoine Gratien Volluz)