- Voeux 2019

2019 : Et si c’était l'heure du réveil ?

Chaos
Populisme
Radicalisme
Inégalités grandissantes


Avec ou sans gilet jaune, il nous faut plus que jamais combattre…


« Combattre pour une idée,
Combattre pour un sentiment, pour une passion ou pour une folie,
Mais croire en quelque chose et combattre
Voilà la vie.
Qui ne sent pas la nécessité du combat ne vit pas mais végète. »

Panaït Istrati





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Combien de prédications moralisantes entendues au moment de ces fêtes de Noël.
On peut en avoir marre :
Marre d’hurler avec les loups !
Marre de cette morale culpabilisante !
Marre de dénaturer le message évangélique !

Je garde au cœur le souvenir de ma grand-mère, très réservée sur sa manière de nous dire « je t’aime », rassemblant toute la famille autour du repas de fête : la dinde avait été sacrifiée, l’odeur de cuisson des rissoles embaumait toute la maison et un cadeau attendait chacun des petits-enfants. Le budget avait explosé … et alors ??? La voisine malade et le vieux-garçon esseulé n’avaient pas été oubliés, comme tout au long de l’année d’ailleurs. Pourquoi priver ma grand-mère des signes de son amour qu’elle désirait nous prodiguer ? Pourquoi jeter l’opprobre sur ces manifestations, qui ne peuvent paraître qu’un pâle reflet du mystère chrétien célébré, mais qui honorent, respectent chacun des convives et leur redisent combien ils comptent.
On retrouve ce respect et cette attention que l’on porte à ceux que l’on aime dans l’Evangile de Marc (Mc 14, 3-9). Jésus reprend ses contemporains parce que ceux-ci critiquaient la femme qui avait répandu sur Jésus un parfum rare et couteux plutôt que de donner cet argent aux pauvres. Pour Jésus, le geste de cette femme devenait un acte d’amour de première valeur, au-dessus même de la pratique de l’aumône : « Laissez-la ! Pourquoi la tourmenter ? Il est beau, le geste qu’elle a fait envers moi. Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, et, quand vous le voulez, vous pouvez leur faire du bien ; mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. »

Non l’Evangile n’est pas une morale, il est l’expression d’une foi … celle des premières communautés chrétiennes en particulier. Focalisé sur la pauvreté de l’enfant Jésus, naissant dans une étable, il est aisé de dénoncer la démesure parfois de fêtes familiales. Une lecture quasi-univoque qui cache et dénature même le sens de cette fête de l’Incarnation, oubliant le mystère que les premières communautés chrétiennes nous partagent : ce Dieu a pris chair de notre chair pour la déifier. Le mystère de Noël n’est pas seulement l’Incarnation de Dieu mais la déification de notre chair … au sens sémite du terme : notre corps, notre être, notre vie.
Dignité de mon corps : je suis le Temple de l’Esprit-Saint.
Dignité du corps de l’autre qui est aussi temple de l’Esprit-Saint.
Je suis assez grand pour savoir ce qui honorera ou déshonorera mon corps ou celui de mon prochain sans ces leçons de morale à deux balles !


Comment peut-on dénoncer aussi ouvertement la démesure de certaines fêtes familiales et couvrir les abus sexuels perpétrés sur des enfants ? Où est la dignité de ce corps que Dieu lui-même a voulu déifié en l’habitant ? Qu’en est-il du Temple de l’Esprit ? L’arbre cache trop souvent la forêt …

Que cette fête de Noël nous redise la dignité de chaque être humain.




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Mise a jour le 27.06.2024