UNE CRISE : LE RUBICON A ÉTÉ FRANCHI !
Depuis quelques semaines, de nombreux évènements, révélateurs d’une crise sans précédent, ont obscurci le paysage politique français.
- La mise en cause du fonctionnement de la Justice a certainement été le plus prégnant. L’insulte des magistrats par le président Hollande dans son livre "Un président ne devrait pas dire ça", l'invective de Marine Le Pen, en meeting électoral, laissant entendre que les juges inventaient les lois : "les juges n'inventent pas les lois, ils les appliquent ! », les propos virulents à l’égard de l’autorité judiciaire tenu par François Fillon le 1er mars dernier ne sont que trois exemples tangibles de cette dénonciation outrancière.
- La manière dont Marine Le Pen invoque la « trêve » électorale ou son immunité parlementaire pour se soustraire à la justice dénonce, une fois de plus, la différence de traitement entre les citoyens.
De quels moyens disposons-nous pour refuser une convocation devant la justice ? Une candidate à la plus haute fonction de l’Etat, si elle était irréprochable, ne devrait-elle pas se réjouir de cette convocation pour clamer haut et fort, exemple à l’appui, que son parti demeure celui des « mains propres et tête haute » ?
De même, toutes les victimes d’injustice, si injustice il y a, bénéficient-elles de passages au journal de 20h, de manifestation Place du Trocadéro pour défendre leur honneur ?
Certains trouvaient la justice trop lente pour Jérôme Cahuzac ou d’autres, trop rapide pour eux. Quelle piètre image de la vie politique nous offrent nos élus. Ils considèrent la justice comme des autoroutes : on en veut tous, pourvu qu’elle passe chez le voisin ?!
- Dénoncer la presse dans sa liberté d'expression remet en cause les principes mêmes de Liberté. Cette dénonciation revient à refuser cette dynamique vertueuse : la liberté d’expression fonde la délibération collective, cette dernière garantissant son plein exercice.
Autant d'éléments qui tirent la sonnette d’alarme : la sortie de cette crise réclame une révolution.
Le Rubicon n'est pas ici un bijou provençal ( le rubis, con ! ); il est une insulte à la démocratie, il est un abime entre la classe politique et le peuple, il est un déni de l'abolition des privilèges. Ce cours d’eau, aujourd’hui symbolique, avait déjà été franchi allègrement lorsque le Traité de Lisbonne, rejeté souverainement par le peuple, a été imposé par voie parlementaire ! Les têtes des carriéristes politiques, monarques et puissants d’hier, ne sont pas encore toutes tombées !
UNE RÉVOLUTION : NOUS N'IRONS PLUS À CANOSSA !
En appeler au seul suffrage électoral comme blanc-seing, c'est faire appel à la niaiserie des électeurs, capables de soutenir les candidatures de Silvio Berlusconi, de Patrick Balkany et autres escrocs.
« Il n’y a pas d’autre alternative ! », martèle François Fillon.
Les différentes propositions politiques seraient-elles si pauvres, les alternatives à ces politiques seraient-elles absentes, qu'elles nous imposeraient d'offrir, sans vergogne, une virginité aux puissants ?
Non, nous ne baisserons plus notre froc !
Quand les instances politiques se murent dans un silence complice, les humanistes doivent se lever.
UN MOYEN : REFONDER LA RÉPUBLIQUE.
1. Une République fidèle à la Constitution de 1958.
Certains en appellent à une VIème République.
Et si notre Vème République était enfin ! honorée ? Une République fidèle à ses fondements où rôles et fonctions seraient respectés : un Président à sa juste place, un Premier Ministre chef de gouvernement et répondant de la politique mise en place.
Nos choix politiques doivent prendre en compte, dès aujourd'hui, les élections législatives de juin prochain. Quels députés souhaitons-nous pour nous représenter et élaborer nos lois ? Devant l'effondrement des partis traditionnels (une gauche jamais autant désunie / une droite qui aura du mal à recoller les morceaux et incapable de trouver une légitimité à un nouveau candidat), n'est-ce pas l'occasion d'entrer dans un gouvernement de coalition honorant moins les personnes, les ego et les réflexes claniques que les projets, les idées et les valeurs ?
2. Une République des valeurs.
Les carrières politiques éloignant de la réalité, les "petits arrangements" et magouilles de partis, les postures idéologiques, ont vécu.
Les destinées personnelles, supplantant le bien commun, sont à reléguer dans le passé.
Quelle représentation politique souhaitons-nous ? N'est-ce pas l'occasion d'un grand coup de balai et rendre leur liberté à tous ceux qui, depuis trop longtemps, contraignent la nôtre ?
3. Une République de la responsabilité.
Pour éviter des lendemains qui déchantent auxquels nous sommes trop habitués, notre responsabilité est engagée : notre bulletin de vote compte ! De trop nombreuses connaissances me confient ne plus vouloir voter. Le sentiment que "tous sont pourris" serait-il si fortement ancré ?
Il faut non seulement retrouver le chemin des urnes mais y conduire aussi grand nombre de nos concitoyens. Donner leur légitimité à des hommes politiques neufs relève des urnes seules. Des hommes de progrès, debout et humanistes se rendent aux urnes pour élever des temples à la vertu et aux hommes vertueux et bâtir des cachots pour les vices et les menteurs.
Aux urnes citoyens !
Mise a jour le 27.06.2024