- Synode sur la famille



SYNODE SUR LA FAMILLE : TOUT ÇA POUR ÇA !


Il ne fallait pas s’attendre à des miracles …

- Pas étonnant, quand durant les 34 années des derniers pontificats (26 ans pour Jean-Paul II, 8 ans pour Benoît XVI), la plupart des nominations d’évêques et de théologiens ont été effectuées dans un cercle très conservateur.
C’est le challenge qui attend le Pape François : comment faire « bouger les lignes » face à une Eglise encore très majoritairement rétrograde ?

- Pas étonnant, quand, trop souvent encore, l’Eglise met en avant la règle, la loi avant la personne.
Lu dans une feuille paroissiale : « En effet, notre curé s'est vu contraint de rappeler les règles bien précises de l'Eglise ; règles que nous nous devons de faire respecter dans toute la paroisse. Voilà pourquoi nous lui avons demandé de ne pas révéler notre identité ! Notre anonymat nous permet de mener à bien notre mission et nous évite d'avoir à subir des pressions, quelles qu'elles soient. »
Cette manière de présenter l’Eglise comme un corpus de règles et de devoirs est insupportable. Elle est un contre-témoignage et n’est pas invitante :
- Christ a-t-il refusé le dialogue ? Revisitons ses rencontres avec la Samaritaine, avec Nicodème, avec la femme hémoroïsse, …
-Elle est aussi contraire à l’invitation du Pape François à aller à la rencontre de l’autre, à aller aux périphéries …
Cette Pastorale est anti-évangélique !

- Pas étonnant, quand l’hypocrisie est encore la règle dans l’Eglise catholique.
Les évêques africains, mettant en avant leur spécificité et désireux de préserver le modèle familial africain, ont refusé que les questions « occidentales » (pastorale des personnes divorcées-remariées, homosexualité, contrôle des naissances, …) ne viennent polluer les débats et leur conception de la famille et sont restés campés sur un statu quo.
Arrêtons l’hypocrisie !
Combien de prêtres vivent avec femme et enfants sur le continent africain ?
Combien d’évêques et de prêtres, sur le continent américain, vivent en concubinage ?
La question du célibat ecclésiastique ne peut-être sans cesse tue.
A quand la fin de cette hypocrisie ?!



Il ne fallait pas s’attendre à des miracles … et pourtant un signe précurseur.

Désireux, depuis le début de son pontificat, de placer la personne avant la loi, le Pape François trouve sa position honorée dans le rapport final du Synode.

- Proposer aux évêques et aux prêtres , pour l’accueil des personnes divorcées remariées à la Table eucharistique et à la vie sacramentelle en général, d’agir, en conscience, au « cas par cas » constitue une avancée. L’appel au discernement et à la conscience est certainement la « marque de fabrique » du Pape François, jésuite.
Pourquoi cependant ne pas faire appel à la conscience des fidèles ? Ne savent-ils pas eux-mêmes ce qui est bon ? Il nous faut penser la loi comme outil pédagogique et la conscience comme moyen d’action de chaque fidèle.

- Penser les pratiques ecclésiales et pastorales au « cas par cas », prendre en compte les spécificités de chaque église permet de relativiser la notion d’universalité de l’Eglise catholique. Comment parler encore d’universalité lorsque certaines églises pourront accueillir à la table eucharistique les personnes divorcées-remariées et d’autres s’enfermer dans la position actuelle ? Voici les limites d’une démarche qui se veut consensuelle : blesser les plus intransigeants et frustrer les plus progressistes.
Pourquoi ne pas laisser à chaque église son autonomie ?
L’Eglise fonctionne depuis mille ans sous le modèle impérial (L’Empereur / le Pape, le Sénat / les Cardinaux et le peuple) mis en place par le Pape Grégoire VII. Ce dernier est à l’origine d’une réforme structurelle de l’Eglise : puissance politique et pouvoir centralisateur de l’Evêque de Rome, célibat ecclésiastique, …
Si nous sommes sensibles au signe de l’Histoire, ce modèle, aujourd’hui désuet et dépassé, vieux de presque mille ans et initié par Grégoire VII, moine d’origine allemande, ne pourrait-il pas être aboli après le pontificat d’un autre Pape allemand ?
Le moment n’est-il pas venu pour laisser à chaque conférence épiscopale nationale, à chaque communauté, à chaque fidèle la capacité de choisir ?!


- Lorsque j’exerçais mon ministère en paroisse, je n’ai jamais refusé quelqu’un à l’Eucharistie. Lors des offices, je faisais l’annonce ouvertement, qu’à l’invitation du Christ, tous, quel que soit leur statut matrimonial, pouvaient s’approcher pour communier à la vie du Christ : l’appel à la conscience de chacun me semblait l’attitude la plus évangélique.
Je sais que de nombreux confrères accueillaient aussi, en pleine connaissance, des personnes divorcées-remariées à la table eucharistique. Je me réjouis de leur sens pastoral.
Pourquoi faire semblant ? Pourquoi alors cette incohérence ? Pourquoi transgresser la loi et le taire ? Le Christ n'a-t-il pas placé l'homme au-dessus de toute chose ? N'a-t-Il pas constamment libéré ses contemporains des lois hypocrites des Pharisiens qui les enfermaient et les tenaient à l'écart de la nouveauté évangélique ?
Son rapport à la Loi ne nous interpelle-t-il pas ?
Encore une hypocrisie !




"Les vrais défenseurs de la doctrine ne sont pas ceux qui défendent la lettre mais l’esprit, non les idées mais l’homme ! Ce ne sont pas ces cœurs fermés qui souvent se cachent jusque derrière les enseignements de l’Église pour juger les cas difficiles et les familles blessées."

Extrait de l’homélie du Pape François
- messe de clôture devant les pères synodaux.

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Mise a jour le 27.06.2024