- Départ de Rome

"Le moineau méditait sur une branche du tilleul, ses ailes bien serrées contre ses flancs, comme lorsqu'on arrive en avance à un rendez-vous et que, pour se donner une contenance ou pour affermir son cœur, on croise les bras en regardant vers les lointains d'où peut venir l'inespéré." (Christian Bobin)

UNE DIGNITE RETROUVEE
Accueilli en frère par certains cardinaux, évêques, résidants et travaillant auprès du St Siège, le sentiment d'exclu, d'hérétique, de paria se trouvait repoussé loin derrière moi. Ma requête de justice, mon combat pour l'ouverture et le dialogue compris et soutenus par ces derniers donnaient du sens et du poids à ma marche, à ma démarche, loin de tout sentiment d'orgueil. "L'Eglise doit profiter de cette opportunité pour dialoguer." Malheureusement, ceux-ci n'ont pas le pouvoir de décision.

UNE PROFONDE AMERTUME
Mon rendez-vous à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi me laisse un goût amer. Une rencontre ? Pour qu'il y ait rencontre, il faut un langage commun. Face à mon souci du dialogue, face à mon désir d'avancer, face à ma proposition de travail (en cessant pendant ce temps-là toute participation à une activité en loge maçonnique), j'ai trouvé la rigidité de la loi, la froideur de la règle énoncée dans la déclaration de 1983 (aujourd'hui désuète !), l’irrespect dans sa manière de me considérer comme quantité négligeable. Comment peut-il s’accrocher ainsi à la loi et rester prisonnier de l’ignorance ? Une seule certitude : derrière la soutane, derrière la condamnation et la sanction il y a un homme (d'accord, je vous l'accorde, certains se donnent vraiment beaucoup de mal pour le dissimuler !!!) Malgré cette expérience douloureuse, je garderai cette exigence : n'avoir peur de personne et respecter chacun. Voilà ce que nous enseigne le Christ : être des hommes libres.

L'Eglise n'a pas changé : son silence espère faire taire la question et fatiguer ceux et celles qui la portent. Les signes d'ouverture entrevus depuis le début du pontificat de François ne seraient-ils qu'un leurre ? En tous cas, cette fin de non-recevoir est sa réponse.

Que me reste-t-il ? La grève de la faim ? Ce n'est pas digne de l'Eglise. Ils ne m'abaisseront pas jusque-là : un homme en Christ vit et meurt debout !

UNE ESPERANCE SANS LIMITE
Nous avons porté ensemble -jusqu'à Rome- cet appel à l'ouverture, au dialogue, à la rencontre. J'aurais tellement aimé vous transmettre une bonne nouvelle, vous présenter l'image d'une Eglise respectueuse et évangélique … mais, malheureusement, celle-ci nous oblige à poursuivre le chemin. Il resterait vain si nous nous arrêtions maintenant. Là où nous sommes le combat continue ... Merci de m’avoir accompagné dans cette marche, merci de la poursuivre ensemble … N’ayons pas peur d’emprunter ce chemin où le Christ nous attend … Il nous précède … Il nous a précédés

"Après que le Christ eut ressuscité, l'Eglise entreprit de l'ensevelir plus profondément que ne l'avaient fait les Romains. Elle fit de lui ce qu'il n'a jamais prétendu être ; un fondateur de religion. A petits coups d'encensoir, elle le poussa dans son nouveau sépulcre devant lequel elle fit rouler la lourde pierre des dogmes et des beaux-arts. Mais ce tombeau, comme le précédent, est vide." (Christian Bobin)

P. Pascal

Je vous donne rendez-vous sur le site ... pour de prochaines communications en vue de poursuivre ce combat.

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Mise a jour le 27.06.2024