- Jeux Olympiques d’été de Pékin 2008 : la Chine, médaille d’or des violations des droits humains.
- 2015 : Les Yéménites découvrent la France grâce à l’Arabie Saoudite : chars Leclerc, obus flèche, Mirage 2000-9, canons Caesar, …
- Jeux Olympiques d’hiver de Pékin 2022 : les Ouïghours, médaille d’or de la résilience.
- Football au Qatar 2022 : des ossements sous les pelouses ; une « croupe » du monde qui pue !
Cet inventaire à la Prévert n’est certes pas exhaustif.
Il s’agit d’une bouchée apéritive. Bouchée dont il était simple de se priver.
Et pourtant le silence fut roi …
Même si, pendant ce temps-là, en mars 2014, le président Hollande, pourtant décrié, refusât de livrer deux porte-hélicoptères Mistral à Vladimir Poutine, suite à l’annexion de la Crimée et de la guerre du Donbass. Tiens, tiens …
La Paix, les Droits de l’Homme ont été sacrifiés, une fois de plus, sur l’autel de l’économie, du marché, du sport-business.
Nos petites compromissions quotidiennes ne nourriraient-elles pas les puissants de demain ?
Aujourd’hui l’Europe redécouvre le bruit des armes, le feu du ciel, le sang, les larmes qui blanchissent nos nuits.
D’autres continents, d’autres populations avaient connu de tels drames ces dernières années, sans que nous en soyons émus ou que nous leur offrions asile.
Une crise chasse une autre (la crise sanitaire, la guerre en Ukraine, …). Les Ukrainiens, si le conflit se prolongeait, seront vite oubliés …
Combien faudra-t-il de crise pour réagir enfin ?
Quand les Droits de l’Homme et la Paix deviendront-ils un de nos engagements prioritaires ?
La paix, aujourd’hui !?
Quelle utopie !!!
Et pourtant, la crise sanitaire ne nous avait-elle pas ouvert les yeux ?
Ne s’était-elle pas révélée comme catalyseur ou exhausteur de vie ?
1. Les jeunes, enfants et étudiants, ont été victimes, non pas de la maladie elle-même, mais de l’impact qu’elle a sur leur vie et leur psychisme. Privés d’école, de camarades, de jeux extérieurs pour les plus jeunes. Privés, pour les plus âgés, de cours, de leurs professeurs avec lesquels ils ont bien souvent essuyé les plâtres de cette organisation inédite, de liens sociaux si importants à leur âge. Cours à distance, concours annulés, vie sociale entre parenthèses pour les étudiants. Ces derniers seraient les principales victimes collatérales de cette pandémie : « Ils sont jeunes, logés dans de petites surfaces, avec une précarité financière certaine. Ils ont vu leurs études s’interrompre et n’ont pas forcément pu se projeter dans l’avenir » (Nicolas Franck, psychiatre, auteur de « Covid-19 et détresse psychologique - 2020, l’odyssée du confinement »)
Nos pauvres jeunes !!!
Leur vie n’a pourtant rien de commun avec celle des jeunesses afghanes, irakiennes, syriennes … pour qui le confinement est le seul moyen pour se préserver des balles et des bombes meurtrières.
Alors, le Covid-19 bouc émissaire ?
Non, plutôt révélateur d’une réalité cachée.
Il est la face émergée de l’iceberg.
Indépendamment de cette crise sanitaire, les conditions de vies de nos étudiants sont inadmissibles et inadéquates à la réussite. Cerise sur le gâteau, celles et ceux qui réussissent partent à l’étranger parce que nous ne savons pas garder nos cerveaux.
Le Covid-19 a été un révélateur du réel.
2. La course au moins disant a poussé toutes les entreprises à délocaliser. Ces décisions sont très souvent prises en fonction d’une approche comptable à l’instant de la décision, mais ne prennent pas en compte les coûts cachés : elles offrent un bénéfice immédiat, visible, mais cachent comme on le voit lors de cette crise sanitaire de nombreux coûts induits par la longueur et la complexité de la chaîne. Ce mot « Chaîne » implique d’ailleurs qu’elle casse lorsque son maillon faible est défectueux, même si tous les autres sont robustes. Cet épisode de pandémie nous aide à mieux comprendre la valeur des chaînes courtes, qui sont évidemment plus faciles à gérer du point de vue du risque, et qui offrent des bénéfices en terme de proximité culturelle, de collaboration, sur le plan écologique et environnemental, …
Le Covid-19 a été un catalyseur pour adapter notre outil de production.
3. Tous les sondages le disent, les Français n’ont jamais eu autant envie de changer de métier. « On a des chiffres car nous menons une étude tous les deux ans sur l’envie de changer, l’envie de se reconvertir. Ces chiffres sont au plus haut. Plus de 50% des Français souhaitent se reconvertir » (Daniele Deruy, directrice générale d’AEF Info). La crise sanitaire a joué le rôle de catalyseur à ces envies de reconversion. Le confinement du printemps 2020 a certainement pesé dans ces décisions.
Des projets et des envies de reconversion, pour changer de région, pour faire un travail qui a plus de sens : Le Covid-19 a été un exhausteur de vie.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
La pandémie maîtrisée, dit-on, le réalisme et le pragmatisme économiques travestissent encore une fois ce monde nouveau naissant. J’en veux pour exemple l’extraordinaire développement du télétravail, lié à cette épidémie, et ses conséquences négatives inattendues. Ce qu’il est possible de faire de chez soi, les travailleurs étrangers peuvent tout autant le faire de chez eux, et généralement pour beaucoup moins cher que nous. L’essor du télétravail pourrait ainsi conduire à la délocalisation virtuelle de dizaines de millions d’emplois des pays développés vers les pays émergents. Recherche du profit quand tu nous tiens ! ...
Combien de crises faudra-t-il encore traverser ? Combien de « guerres en Ukraine » ?
Alors la paix aujourd’hui, une utopie ?!
Pour que cette dernière devienne réalité, il nous faudra veiller, quel que soit le traité de paix à venir, à garder au cœur ces deux exigences :
- veiller à ce que les accords de paix mis en place n’humilient personne : condamnation sans condition de Vladimir Poutine … mais respect du peuple russe, de son histoire, de sa culture, … La Russie n’est pas Poutine ; Poutine n’est pas la Russie. Les humiliations, dans l’histoire, ont donné naissance à de nouveaux conflits (« Diktat » de Versailles, Accords d’Abraham, …). Je ne comprends pas cette réticence à évoquer ce terme d’humiliation.
- veiller à ce que l’humain reste au centre de nos priorités. Il y a trop longtemps que nous pactisons avec Poutine. Nos intérêts économiques, notre dépendance énergétique ont toujours primé sur les Droits de l’Homme. Et nous nous lions aujourd’hui avec Biden pour les trente prochaines années ! Notre liberté et celle de ceux qui comptent sur nous est déjà mise à mal !!!
NOS PETITES COMPROMISSIONS QUOTIDIENNES NOURRISSENT LES PUISSANTS DE DEMAIN.
Alors, la paix, une utopie ?
Peut-être …
En tous cas, elle demeure un combat : nous ne nous résignerons jamais !
Les utopies d’aujourd’hui ne sont-elles pas les vérités de demain ?
Mise a jour le 27.06.2024